jeudi, octobre 13, 2005

tu ne peux pas...

Il y a quelques jours, malgré tous mes effort pour ne pas regarder le JT, je me suis retrouvée face à un extrait de celui de France 2 dans le zapping.

Et j'ai vu un Malien, il expliquait l'injustice qu'il vivait au Maroc (les autorités avaient décidé de "transporter", non sans coups de latte au passage, les candidats à l'émigration illégale au sein du désert pour les laisser mourir) .
Et j'ai regarder (et non pas vu) ce jeune homme, grand et fier, à un âge synonyme de fête et d'insouciance en Occident, et j'ai aperçu dans ses yeux rougis par la colère et la désesperance (parce que le désespoir n'y est plus, il s'est lassé)... j'ai aperçu tant de choses...

Les larmes de ce jeune homme innondaient son visage, des larmes d'une immense pudeur. Les tremolots dans sa voix, laissait deviner des mots d'une spendleur, d'une vérité et d'une cruauté rares :
"Tu ne peux pas, tu ne peux pas...
tu fais ça parce que tu es blanc et je suis noir.
Tu ne peux pas...parce que tu es blanc et je suis noir."

Ce que j'ai ressentie...
Je crois que je ne m'étais pas sentie comme ça depuis une bonne quinzaine d'années (lorsque j'étais allée avoir Cry Freedom, un film sur la vie de Steven Biko, militant anti apartheid).

Je me suis sentie comme quand j'écoutait Quicksand de Bowie, je me suis sentie comme tant de fois où j'ai été empathique.

C'est grave docteur ?