jeudi, octobre 20, 2005

Je sais bien que rue de Belleville rien n’est fait pour moi, mais je suis dans une belle ville c’est déjà ça…

Avez-vous déjà remarqué ces vieux messieurs, teint basané, au sourire à demi-réjoui (d’être ici), à demi gêné (d’être ici).

Il porte une veste élimé aux manches, trop grande pour lui, à carreaux, parce que c’est élégant les carreaux... une tentative, (encore ratée) de faire des efforts, de se mêler aux autres, de paraître décontracté. Son pantalon est déformé (d’avoir trop servi) et ses couleurs, délavée.

Ils portes des baskets sans doute à cause de problèmes aux dos.
Son dos est voûté, courbé à force de trop courbé l’échine, ou peut être une quarantaine d’année de dur labeur auront eu raison d’un dos qui fut autrefois robuste et qui portait fièrement les vingt ans d’un jeune homme plein de rêve mais loin d’être insouciant.

Ce monsieur, c’est l’immigré, le stigmatisé, l’exploité, l’ignoré, à peine supporté…pour accomplir les basses besognes…et tant de fois humilié.
Cette main d’œuvre bon marché, je, vous, nous l’a croisons tous les jours.

J’aimerais leur dire des mots…des mots chaleureux, réconfortants…
J’aimerais leur dire que je sais leur douleur, leur solitude et le vide qui les entourent…mais je n’y parviens pas.

A chaque fois, je les admire, attendant de croiser leur regard. Mais nos regards ne se croisent pas. Leur réserve et leur discrétion ne leur permettent pas.
Alors les yeux rougis par l’émotion, je les regarde s’éloigner (tentée pendant une seconde, de les rattraper et de les serrer dans mes bras). Je les regarde s’en aller et c’est mon père que je vois disparaître.

1 Comments:

Anonymous Anonyme said...

Cool le décrochage par la Champ'...
Bisous, tu nous manques...

3:38 PM  

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